Programme Nomades 2015/2016

Les deux projets retenus pour la première édition du Programme Nomades sont Partout de Jonas Chéreau et Madeleine Fournier et Etale de Myriam Gourfink.

Partout
Jonas Chéreau & Madeleine Fournier

© Caroline de Otero

Jonas Chéreau et Madeleine Fournier se sont rencontrés durant leur formation au CNDC d’Angers sous la direction d’Emmanuelle Huynh. Ils sont interprètes pour différents chorégraphes et mènent en parallèle un travail de recherche chorégraphique dans lequel ils se mettent en scène. Ils co-signent en 2011 Les interprètes ne sont pas à la hauteur, pièce dans laquelle ils imaginent à la façon de « faux chercheurs » ce que pourraient être des danses macabres, genre pictural et sculptural très populaire à l’époque médiévale mais dont on ne connaît aucune transposition sur scène. Cette recherche, menée avec un goût certain pour le burlesque, les a conduits à associer le résultat de leurs investigations à leur savoir faire en danse contemporaine dans un travail d’écriture chorégraphique exigeant. Sexe symbole (pour approfondir le sens du terme) qui est leur deuxième pièce ensemble, traite de la binarité du langage. Ils représentent cette opposition par le costume, l’une toute nue, l’autre tout habillé. La différence de costume devenant une métaphore de la différence sexuelle. Avec humour, les deux complices discutent les catégories comme le lisse et le rêche, le chaud et le froid, jusqu’à se «mélanger» en échangeant leurs vêtements ce qui va avoir pour effet de les entraîner dans une sorte de danse libératoire et jubilatoire.

En 2013, ils présentent la performance L’œuf ou la poule dans le cadre de «Conversation with a stranger» projet pour lequel des artistes reçoivent de façon intime des spectateurs à l’hôtel Le Berger à Bruxelles. Un film a été créé à partir de cette performance intitulé 306 Manon et réalisé par Tamara Seilman, vidéaste avec laquelle ils collaborent régulièrement.

En 2015 ils créent SOUS-TITRE, pièce chorégraphique pour deux danseurs et un acteur/musicien, dans laquelle ils interrogent littéralement l’origine du mouvement. Sous la forme d’une pratique, chacun des performeurs observe, se questionne et laisse aller la poésie du mouvement du corps et des pensées comme si il était possible de les dissocier. De l’arrêt au mouvement, du mouvement à l’arrêt, SOUS-TITRE est une incantation à la fois réelle et absurde dans laquelle les danseurs sont d’abord agis par leur mouvement.

En 2016, ils ont créé ensemble le projet : Partout dans le cadre du projet Nomades initié par Nos lieux communs. Le projet a été entièrement conçu en extérieur et accueilli en résidence au Domaine d’Abbadia à Hendaye (2D2H), au jardin de l’Arquebuse à Dijon (Entre cour et jardins) et au potager du roi à Versailles (Plastique Danse Flore). S’inspirant de chacun des lieux et des personnes qui les habitent, Partout est à la fois une pièce in situ et transposable dans différents lieux. Au potager du roi, une relation s’est développée avec des étudiants de l’ENSP (Ecole Nationale Supérieure du Paysage) qui ont participé à la recherche du projet.

Partout
Chorégraphie & interprétation Madeleine Fournier, Jonas Chéreau Musique Piotr Ilitch Tchaikovski – Valse des Fleurs, Clifford Brown, Max Roach – Delilah Régie son Pierre Bouglé
Production Déléguée La Dépose Soutien Nos Lieux Communs dans le cadre du programme de résidence multisites in-situ Nomades • Résidence Théâtre de Beauvais
Ce projet a reçu le soutien de la DRAC Île-de-France au titre de l’aide à projet

Etale
Myriam Gourfink

© Fabrice Pairault

Rechercher les endroits du jardin où la nature est relativement envahissante. Insérer les corps des danseurs dans la végétation, pour offrir à l’œil de celui qui regarde des juxtapositions, superpositions créant formes et découpes, qui s’épanouissent et se désagrègent inexorablement.
Au contraire pour les deux musiciens (l’un à la vielle à roue, l’autre à la basse électrique) trouver des emplacements plus dégagés. Souligner leur présence en les asseyant par exemple sur des tabourets hauts. Leur donner dans l’espace le statut d’axes à partir desquels le son rayonne.
Entre la stabilité des musiciens et la mobilité des danseurs dans la masse végétale, l’espace se reconfigure perpétuellement doucement agité par une vie interne, donnant naissance à des apparitions insaisissables, qui s’évanouissent malgré l’apparente lenteur de la danse. Elles ouvrent pour l’auditoire un champ infini de projections, associations, émotions, interprétations possibles. Il n’y a pas une dramaturgie qui s’impose, il y en a autant que de spectateurs.

Les corps des danseurs sont protégés par un costume veste, pantalon, baskets en toile blanche. Surfaces destinées à être tâchées, salies, voire en fonction des espèces écorchées, déchirées. La végétation y laisse son emprunte.

Même si elles sont génératrices de sens pour le public, les relations entre les danseurs et la masse végétale sont purement spatiales et sensorielles. Les interprètes changent d’emplacements, orientations, distances. Ils s’imbriquent, s’éloignent tout en restant focalisés sur les indications du score. Ils lâchent prise et se laissent traverser par les émotions que la situation induit, mais paradoxalement ils conservent une certaine neutralité d’exécutant. Une partie d’eux-mêmes reste comme à distance, occupée par l’accomplissement de la partition.

Etale
Chorégraphie : Myriam Gourfink Composition et live-electronics : Kasper T.Toeplitz pour une vielle à roue et une grosse caisse symphonique Danse : Carole Garriga, Deborah Lary, Véronique Weil Vielle à roue : Stevie Wishart Grosse caisse symphonique et live-electronics : Kasper T. Toeplitz Régie technique mise en son et lumières : Zakariyya Cammoun
Production : LOLDANSE Coproduction Nos lieux communs Accueil en résidence : l’association Centre culturel de rencontre – Jean-Jacques Rousseau, Extension sauvage et le Château de la Ballue, Plastique Danse Flore
L’association LOLdanse est soutenue par le ministère de la Culture et de la Communication, Drac Île- de-France, au titre de l’aide aux compagnies conventionnées.